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samkhya sutra,-Vishayadhyaya, (S.-1, Ch.-1, V.-63)

बाह्याभ्यन्तराभ्यां तैश्चाहङ्कारस्य । सांख्यसूत्र-१.६३

bāhyābhyantarābhyāṃ taiścāhaṅkārasya । sāṃkhyasūtra-1.63

Inférer l'existence de Ahamkara



bāhya-abhyantarābhyām = de l'extérieur - l'intérieur taiḥ = avec ceux ca = et ahaṁkārasya = celui de l'identité personnelle

A partir (des organes sensoriels et moteurs) externes et internes et des tanmatras (les sens), Ahamkara peut être inféré.


Komentář: Ce sutra dit que nous ne percevons pas directement Ahamkara - de quoi s'agit-il ? La plupart des auteurs contemporains traduisent le mot Ahamkara pas "égo", et ce mot, dans certaines langues, a des connotations de supériorité et d'égoïsme, que l'on considère comme négatives. Le terme Ahamkara désigne l'égo d'une façon neutre. Comme nous l'avons dit dans les commentaires précédents, lorsqu'on dit que quelqu'un est égoïste, nous faisons la différence entre deux choses séparées : l'égo et la personne. En Ayurveda, ou dans la philosophie Samkhya, il n'y a pas de séparation, nous ne sommes pas séparés de notre égo. Chaque existence est égo, et non pas chaque existence "a" un égo. C'est une différence de base, et c'est pourquoi traduire le mot Ahamkara par "égo" est généralement trompeur. Il n'est pas possible pour quoi que ce soit d'être libéré de Ahamkara, il est l'identité de chaque existence, et ce par quoi l'esprit fonctionne - le système nerveux tout entier travaille par son entremise et nous donne un sentiment d'existence. Si l'esprit ne fonctionne pas, alors le système nerveux n'existe pas et nous n'existons pas. C'est ce que l'on considère comme étant non-existence. En médecine il est possible que quelqu'un soit inconscient, que l'esprit ne fonctionne pas, et le problème c'est que les gens assimilent l'esprit aux organes des sens externes seulement, mais il y a aussi les organes des sens internes, c'est-à-dire le système nerveux autonome. Tout cela, pour l'Ayurveda, c'est l'esprit, et c'est au-delà du contrôle de soi conscient. Soit nous sommes conscients de notre esprit soit nous ne le sommes pas. Ahamkara est l'esprit tout entier, à la fois conscient et subconscient. Lorsque les organes sensoriels et tout le système nerveux fonctionnent, alors nous disons que l'esprit existe, et il a un sentiment complet de conscience de soi. Lorsque les organes des sens fonctionnent, nous sommes sûrs que les compartiments de l'esprit où nous traitons les différentes sortes d'informations, existent - la vue, l'odorat, le goût, etc. Lorsque nous percevons qu'un tel processus se déroule, nous pouvons en déduire qu'il est un Ahamkara, une identité. C'est un point clé pour les praticiens ayurvédiques, car le patient est Ahamkara, et le diagnostic est fait seulement à partir des organes sensoriels du praticien, sans utiliser d'instruments supplémentaires. Par l'utilisation de ses sens, le praticien a accès à l'esprit du patient et à ses samskaras. Les effets sont les conséquences des causes - le corps est un effet, la vie est un effet, l'existence elle-même est un effet, et toutes les actions impliquées sont des effets, et tout cela a une cause. Cette cause est considérée comme étant un samskar. Par exemple, si on parle de la Corée du nord se préparant à lancer une bombe pour tuer tout le monde, c'est l'effet de causes variées - on a regardé la télé ou on a lu les nouvelles, on croit ce qu'on a entendu, on comprend ce qu'est une bombe et on a une réponse émotionnelle à tout cela. Lorsqu'un praticien ayurvédique entend ce que dit le patient, alors il peut inférer beaucoup de choses au sujet du patient - l'état de la connaissance du patient, et l'état émotionnel du patient. C'est l'égo qui montre tout cela, basé sur les samskaras. Le praticien peut aussi regarder un corps et connaître par analogie les habitudes du système physiologique, il peut sentir le patient, il peut observer les yeux et la langue du patient, et de cela il peut conclure sur l'état des dhatus (des tissus corporels). Cela veut dire que le praticien est capable d'éliminer la maladie et de rendre la personne heureuse lorsque celle-ci incarne toutes les qualités du patient. Le but du praticien est de diagnostiquer Ahamakara, et pour cela, le comportement du patient l'aide.

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